Nietzsche
La pensée consciente n'est qu'un épiphénomène de la pensée organique. éléments de réflexion
Si la « conscience » est un « réseau de communications », de liens, entre les hommes cela ne signifie-t-il pas que la conscience n'est pas personnelle ? que le « je » conscient n'est qu'une illusion puisqu'il n'existe que dans et par « un réseau » ou champ de communications ? Ainsi le sujet conscient ne se trouve-t-il pas dissous ? Ce réseau de communications n'est-il pas le langage ? L'homme a-t-il jamais vécu solitaire ? La « terrible nécessité » qui a longtemps dominé l'homme ne le domine-t-elle plus ? Pourquoi ? Quel est le sens de l'imparfait ?
* Que faut-il entendre par « l'homme pense constamment, mais il l'ignore » ? Il ne paraît pas que l'on puisse interpréter cela comme l'affirmation d'un inconscient au sens freudien du terme, puisque l'homme pense constamment « comme toute créature vivante ». Ainsi, ce qui pense c'est moins l'inconscient que le corps. Cf. Fragments sur l'Énergie et la Puissance : « Il est admis ici que tout l'organisme pense, que toutes les formations organiques participent au penser, au sentir, au vouloir. » Ainsi pour Nietzsche « Le vrai cogito est un cogito corporel » (J. Granier, cf. Le problème de la Vérité dans la philosophie de Nietzsche, p. 338 et suiv.).
* Pourquoi la pensée consciente est-elle la partie « la plus mauvaise », c'est-à-dire la plus médiocre, de ce que l'homme pense ? Ne serait-ce pas parce que cette pensée consciente ne représente que des « images » des processus physiologiques qu'elle prétend maîtriser en s'opposant aux « instincts » du corps ? (Cf. Aurore II, § 119.)
(Texte tiré du Gai Savoir, V, 354.)
intérêt philosophique du texte Renversement de l'anthropologie traditionnelle qui posait la primauté de la pensée consciente sur le corps. Parties du programme abordées :
- La conscience. - Le langage. - Les échanges.
Analyse du sujet : Un texte qui