Nietzsche
Quel est le propre de la vie du penseur ? Telle est la question directrice du texte que nous avons à commenter.
Ce texte nous permet de mesurer la singularité et surtout l’extrême difficulté de l’expérience qu’est l’expérience de la pensée, l’épreuve de la pensée.
Certes, toute existence est épreuve, du fait du caractère tragique de la vie sous toutes ses formes. L’observation de la nature ne nous donne-t-elle pas à voir la cruauté du réel ? C’est d’ailleurs par la référence (qui fonctionne comme une métaphore de l’homme)à la plante que Nietzsche rend compte de la lutte acharnée que suppose l’affirmation de la vie. Ainsi, ce texte est-il l’occasion d’une explicitation quant à ce qu’il s’agit d’entendre par l’expression « Volonté de Puissance », expression attachée à la pensée proprement nietzschéenne.
Mais alors en quoi l’homme se distingue-t-il de la plante ? De par sa faculté de penser, de par l’énergie qui lui est propre, l’homme, prend conscience de cette rudesse, de ce caractère insupportable, et doit, par là-même redoubler d’énergie, de persévérance pour subsister. Ainsi voyons-nous se déployer une pensée de manière graduelle : plus nous avançons dans ce texte plus l’intensité se fait grande, plus augmente la puissance. Cette dernière est à son comble lorsqu’il s’agit de rendre compte de la vie du penseur, du conflit qui la traverse. Ce conflit est un conflit entre deux pulsions, la pulsion de vie s’opposant à la pulsion de connaissance. Aussi est-ce pour nous la possibilité de répondre à la question de savoir si le désir de connaissance est un désir purement intellectuel. Ainsi, en suivant cette pensée construite sur une gradation d’intensité allons-nous mesurer le risque philosophique mais aussi l’intensité de la vie du penseur.
« Il vient pour tout homme une heure où il se demande avec stupéfaction » : c’est par la nécessité de l’étonnement