Njjngh
J’ai fini par accepter que je devais partir de ce poste, et après quelques recherches, j’ai surtout compris que j’avais affaire à un profil de manipulateur narcissique. J’ai mis sur le papier quatre pages de réflexions sans queue ni tête qu’il m’avait faites pendant ces trois années. Je me suis demandée comment j’avais pu accepter ses attitudes et ses paroles, j’étais stupéfaite. Comment avais-je pu ne pas lui poser de limite plus tôt ? Il faut dire que personne ne parvient à lui en mettre, il n’en n’a aucune et tourne toujours tout à son avantage. À titre d’exemple, j’avais mis un an et demi à obtenir qu’il ne me siffle plus dans les couloirs.
Puis, sur les conseils de ma psychothérapeute, j’ai écrit une lettre à ma mère et je me suis rendu compte que j’avais ni plus ni moins rejoué des relations d’enfance. Ma mère a grandi avec un manipulateur pervers, un vrai dangereux, qui l’a déglinguée. Elle a muré son enfance au fond d’elle, en a nié la souffrance, s’est méfiée des mots toute sa vie, et oscillait entre la colère, la méfiance et une attitude de victime. Alors au travail, j’ai tout rejoué : la petite fille parfaite qui fait en sorte que rien ne dépasse, l’oreille compatissante, celle qui prend sur elle en ne s’accordant pas le droit de dire « Stop, je suis là, et je n’accepte pas ton attitude. »
Après avoir explosé de colère tous azimuts pendant une semaine, j’ai compris que cette colère venait de bien plus loin que ces trois dernières années, et j’ai pu parler à ma mère, avec beaucoup d’amour, de ses blessures d’enfance et de nos relations. Elle m’a fait un cadeau merveilleux en