Un spectacle liturgique imprègne les imposants murs de pierre et les majestueux vitraux de cette cathédrale consacrée à la Vierge Marie et sise dans la ville de Reims en France. Pendant pas moins de soixante quatre années1, constructeurs, architectes, artistes, artisans et évêques se sont acharnés sur ses pierres dans le but de communiquer au public les grandes scènes sacrées de la bible : le Jugement dernier, la Nativité, la Passion et l’Ascension du Christ2. En 1275, Notre-Dame de Reims prenait vie pour apporter satisfaction à ses fidè les y reconnaissant les protecteurs bibliques et y admirant les anges témoignant de l’existence du paradis. Par le biais de ces sculptures, de ces fresques et de ces vitraux les simples citoyens du Moyen Âge sont parvenus à s’instruire et à se rapprocher du sacré. Notre-Dame de Reims, bible de pierre, ouvrait ainsi ses portes aux pauvres et aux illettrés pour les guider, les éduquer, animer leur foi et diriger leurs conduites. Et le clergé, familier avec l’Écriture, puisait devant ces façades et en ses murs gorgés d’iconographies, multiples référents symboliques comme autant d’objets de prière et de méditation3. Cette maison de Dieu, construite pour accueillir des foules constituées d’hommes d’église tout comme de simples fidèles représentait dans l’esprit des illettrés, une sorte d’image terrestre du paradis, de la Jérusalem céleste. Ce ne sont pas que les vitraux, les fresques et les sculptures qui étaient empreints d’une signification dédiée aux fidèles, la forme, l’orientation de la cathédrale ainsi que ses différentes composantes étaient tout autant symboliques sur le plan religieux. Ainsi, la cathédrale, dans sa morphologie, illustre l’image d’une croix latine où le bras vertical est plus long que le transversal. Faisant face à l’Orient, elle rappelle que l'attente du soleil levant (symbole du Christ ressuscité) est un trait essentiel de la prière et de la spiritualité chrétiennes4. La coupole est construite suivant le