Nuit de mai commentaire
Le poète, à l’image du pélican, est en mission. Le pélican apparaît dès les premiers vers, fatigué d’une longue pêche. Le champ lexical de la lassitude, de la fatigue, tend à donner une image pathétique de ce pêcheur : « lassé d’un long voyage »(v.3), « à pas lents »(v.10), « de son aile pendante »(v.11), « pêcheur mélancolique » (v.12) À cette pêche éreintante pour trouver de la nourriture, correspond la recherche de nourriture spirituelle du poète, sa « pêche » à l’inspiration. La poésie est un travail difficile, fatigant, et le poète revient tout aussi épuisé de ses recherches spirituelles que le pélican de sa pêche. Pour l’un comme pour l’autre, cette recherche répond à une exigence pressante, urgente. Les petits du pélican sont « affamés »(v.5) : « ils courent à leur père avec des cris de joie »(v.8). L’utilisation du lexique de la joie, ici, fait contraste avec l’état de lassitude et de fatigue du pélican. De même, le poète a ses bouches à nourrir, son public, ses lecteurs,