Obsèques de la lionne
Introduction :
La fable « Les obsèques de la lionne » a pour canevas un apologue d’Abstémius.
Les livres VII à XI des Fables sont publiés en 1678 dans une deuxième édition (avec réimpression des six premiers livres). Le recueil est dédié à Mme de Montespan, favorite de Louis XIV. La Fontaine modifie quelque peu son inspiration, puisant pour ses nouvelles fables moins dans Esope, au profit d’autres œuvres antiques ou d’œuvres du XVIè siècle. La Fontaine fait aussi entrer le monde de l’Orient dans ses fables, en puisant dans un fond arabe récemment traduit.
Développement :
I/ L’image de la Cour portée par les morales de la fable :
Par deux fois, La Fontaine reprend la parole dans la fable = discours qui vient rompre le récit pour présenter des moments de réflexion générale. A/ Une critique des courtisans : - comparaisons animales dévalorisantes : singes, caméléons, c'est-à-dire des animaux qui sont connus pour leur mimétisme (le singe introduit ici une caricature de l’humain, dont il a la posture et les gestes) ==> cela introduit le thème de l’apparence, avec à la rime l’antithèse entre « être » et « paraître » - puis réification avec les « ressorts » - image de l’indifférence profonde des courtisans, fondée sur des parallélismes, des antithèses et un chiasme (« prêts à tout » // « à tout indifférents ») ==> solitude de chacun à la Cour, mais solitude aussi, paradoxale, du monarque qui se croit entouré.
En miroir, B/ La morale finale : la critique du roi. - faiblesse royale devant les courtisans (« De quelque indignation que leur cœur soit rempli » : vers très ambigu = on peut comprendre que le roi est totalement dupe du discours du cerf, et qu’il passe sans transition de la colère à l’amitié ; mais on peut aussi comprendre que le roi a parfaitement compris que le cerf le dupait, mais qu’il lui donne officiellement raison, poussé par toute la cour