« L’homme est né libre et partout il est dans les fers » écrit Rousseau au XVIIIe siècle. Etrange paradoxe de voir d’un côté que l’homme, à en croire les philosophes, est par principe un être fait pour la liberté et de constater de l’autre que parmi les peuples d’hier et d’aujourd’hui, on rencontre encore de nombreux esclaves, serfs, sujets, bref des êtres soumis à des pouvoirs en place.
Obéir est-ce renoncer à sa liberté ?
La liberté est vue couramment comme le fait de pouvoir faire tout ce que l’on veut sans aucune contrainte. Obéir c’est se soumettre, se plier à la volonté d’autrui. L’obéissance suppose alors un état de contrainte puisqu’on se voit contraint, soumis à ce que quelqu’un d’autre souhaite et qui ne vient donc pas de notre choix personnel. Obéir aurait alors pour conséquence de renoncer, d’abandonner sa liberté. Désobéir serait-il alors le moyen d’être libre ? Sans loi peut-on être libre ?
Mais alors, pourquoi l’homme crée-t-il des lois qui le force à leur obéir, et qui lui ferait perdre sa liberté ? L’homme serait-il masochiste au point de se priver de ce qu’il recherche toute sa vie ? Etre libre est-ce faire ce que l’on veut ? Comment peut-on concilier l’idée de liberté avec celle de l’ordre, de l’obéissance ? Et si l’obéissance allait de pair avec le maintien de notre liberté. Et si obéir était la condition de notre liberté ? Et si l’obéissance de tous était la condition de la liberté de chacun ?
Mais que dire lorsque les lois sont injustes ? Est-on vraiment libre si on se contente de déléguer aux lois, à l’Etat le pouvoir de veiller sur nos sorts ? Comment obéir aux lois librement tout en ne renonçant pas à sa liberté, à son libre arbitre ? Dans quelles conditions obéir est-il la véritable liberté ?

Si obéir, c’est ne subir aucune contrainte, c’est n’être soumis qu’à sa propre volonté, son bon plaisir, alors on ne saurait en même temps être libre et obéir car l’obéissance c’est la soumission à une autre volonté que la sienne, ce