"Ode inachevée à la boue" de Francis Ponge
(mot-valise associant « prose » et « poème »). Ici, dans le poème …afficher plus de contenu…
La tonalité est donc polémique, Ponge souhaite s'opposer au plus grand nombre, dont l’attitude se cache derrière l'adverbe hyperbolique « constamment », à qui il oppose les cœurs nobles dont il fait partie.
Lignes 2-3 : L’énonciation à la 1ère personne du pluriel (« notre », « nos ») semble inclure le poète mais l’emploi du pronom indéfini « on » lève cette ambiguïté, et révèle l’usage du discours direct avec « voilà ce qu’on ne lui pardonne pas » qui souligne que l’expression des critiques (« elle rend la marche difficile et elle salit ») est faite par les hommes en général, et révèle que le poète ne s’associe pas à ces critiques de la boue.
Ponge désigne en réalité l'humain en général avec ces pronoms « on » et « nous », et rappelle les …afficher plus de contenu…
Mais la confrontation du poète avec un sujet aussi insaisissable que la boue, rétive à la manipulation et à toute forme figée lui fait comprendre la nécessité de proposer une écriture poétique nouvelle, plus libre pour en restituer la beauté sans l'altérer, quitte à rester inachevée. La boue est une métaphore de l’écriture poétique de Ponge. C'est donc finalement un art poétique et un projet de Ponge qui est bien alchimique, s'il ne change pas la boue en or, une transformation à bel et bien lieu dans le regard du lecteur qui perçoit enfin l'or qui se trouvait déjà dans la boue. On peut rapprocher ce texte du poème « J'aime l'araignée » de Victor Hugo qui lui aussi incite à repenser notre rapport avec les éléments