Olga
Année scolaire 2012/13
Roi Henri II (1519-1559)
« Vers adressés à Diane de Poitiers»
Plus ferme foi ne fut oncques jurée
A nouveau prince, ô ma belle princesse,
Que mon amour qui vous sera sans cesse
Contre le temps et la mort assurée.
De fossés creux ou de tour bien murée
N'a pas besoin de ma foi la forteresse,
Dont je vous fis, dame, reine et maîtresse,
Parce qu'elle est d'éternelle durée.
Trésor ne peut sur elle être vainqueur
Un si vil prix n'acquiert un gentil cœur
Pernette du GUILLET (1520-1545)
«Ô vraie amour, dont je suis prise»
Ô vraie amour, dont je suis prise,
Comment m'as-tu si bien apprise,
Que de mon jour tant me contente,
Que je n'en espère autre attente,
Que celle de ce doux amer,
Pour me guérir du mal d'aimer ?
Du bien j'ai eu la jouissance,
Dont il m'a donné connaissance
Pour m'assurer de l'amitié,
De laquelle il tient la moitié :
Donc qu'est-il plus doux qu'amer,
Pour me guérir du mal d'aimer.
Hélas, ami, en ton absence
Je ne puis avoir assurance
Que celle dont - pour son plaisir -
Amour caut me vient dessaisir
Pour me surprendre, et désarmer :
Guéris-moi donc du mal d'aimer !
(Chanson III)
Recueil : Rymes.
Claude MALLEVILLE (1596-1647)
«Philis, les yeux en pleurs et le cœur en tristesse»
Philis, les yeux en pleurs et le cœur en tristesse,
Implore le secours de notre charité
Et ne brille pas moins au fort de sa détresse
Qu'un astre qui reluit parmi l'obscurité.
Sa seule nudité découvre sa richesse.
Plus on voit de son corps, plus on voit de beauté,
Sa pompe est toute en elle et comme une déesse,
Elle doit son éclat à sa propre clarté.
Philis, belle Philis, ornement de notre âge,
Ou change de fortune ou change de visage,
Ta disgrâce s'oppose à tes charmes vainqueurs.
On ne peut accorder tes faits et tes paroles,
Tu demandes sans cesse et sans cesse tu voles,
Et tes moindres