On ne badine pas avec l'amour
521 mots
3 pages
Cette pièce de théâtre ressemble bien au Musset que je me représentais après une lecture précise et fouillée de Lorenzaccio. Ah bon, direz-vous, et quel rapport? Au point de vue de ses motivations, de ses sources d'inspiration, de son amertume et de son expérience de la vie, Musset me semble avoir le mieux protesté contre la réalité dans son monde imaginaire. Avec pour titre d'une pièce un: On ne badine pas avec l'amour, très impersonnel, et donc universel, suivi de cette mention: Proverbe, on ne peut que constater la force et le tour que prennent alors les conseils donnés au travers d'une simple histoire de fiction. Simple, mais si réelle et vraisemblable! Et c'est parce qu'elle fait intervenir des personnages courants (de son époque, je m'entends) qu'elle touche. baron veut épouser sa nièce et son fils. Le fils ne dirait pas non, mais a de l'orgeuil, et la nièce, ayant de l'orgeuil, ne dit pas oui. Difficile à cerner, cette nièce, d'ailleurs! Plus que Perdican, oh oui! C'est peut-être l'attitude de Perdican sur laquelle Musset s'étend le plus (la connaissant peut-être mieux aussi), mais, ce faisant, et détaillant les causes, il parvient, sous certains points, à la légitimer. Après tout, toutes les femmes que Perdican a eues pour maîtresses l'ont abandonné. Lui les avais aimées, il ne les aurait pas abandonné... En revanche, face à l'attitude de Camille, Perdican perd ses repères. Il ne comprend pas, Musset non plus d'ailleurs. Ce que j'ai beaucoup aimé, toutefois, c'est que Musset donne quand même un bénifice du doute, quand il prête ces paroles à Camille:
«Connaissez-vous le coeur des femmes, Perdican? Êtes-vous sûr de leur inconstance, et savez-vous si elles changent réellement de pensée en changeant de langage?» (III,5)
Mais, et ce n'est qu'un avis personnel, si Musset fait semblant de comprendre les femmes, il ne les excuse pas pour autant. D'où l'attitude ambiguë de Camille. Oui, une attitude ambiguë!
En quoi? Ma foi, on comprend le raisonnement de