Opération lune
William Karel
Eléments d’analyse
On est dans le registre de la désinformation. Une désinformation « bonhomme », qui a une visée ludique et une visée d’alerte. Il s’agit d’un canular, c’est-à-dire qu’ici la désinformation n’est pas rapportée à des intérêts particuliers qui la justifierait (tromper pour certaines fins). Il y a une visée d’alerte qui consiste à sensibiliser les spectateurs à avoir une position de doute vis-à-vis de l’information médiatique.
Analyser ce film est l’occasion de mettre en avant que rendre crédible quelque chose, plausible, en rapport avec la vérité renvoie à des techniques particulières. Le décorticage de ces techniques invite à avoir une attitude de doute si ces techniques sont repérables. Plus généralement, le film permet de saisir que le rapport au réel est une construction. Il ne suffit pas de dire le vrai, encore faut-il que le destinataire y croit, adhère au propos, reconnaisse que c’est vrai. Il y a des techniques qui facilitent l’adhésion au propos (indépendamment donc de la vérité qu’elle porte).
1) La thèse défendue.
Si les astronautes ont bien marché sur la lune, en revanche les images de cet événements n’ont pas été prises sur la lune, mais ont été tournées en studio par Stanley Kubrick.
A partir du moment où le réalisateur veut défendre cette position, la démarche intellectuelle va consister à construire l’information de façon à ce qu’elle aille dans ce sens. La question est donc celle-ci : comment faire pour construire une information qui corrobore ce point de vue ? Autrement dit comment construire une histoire, une articulation de faits pour rendre crédible une telle position ? quels personnages pourront porter ce récit ? Quels sont les faits réels sur lesquels s’appuyer ? Quels sont les faits que je dois inventer ? Quelle interprétation des faits pour servir ma cause ?
La construction du récit est ici très importante ; il faut un récit qui tienne la route.
Au passage, on est dans une