Opinion publique et sondage
Aujourd'hui, nous observons en couverture des médias une prédominance des formules du type « 80% des français pensent que... » ou « La moitié des français estiment que... ». Comment appréhender ces expressions quotidiennes ? Si l'on vous demande par exemple « Etes-vous pour ou contre la réforme sur le système des retraites? », nous obtiendrons tel ou tel pourcentage de « oui » et de « non ». Néanmoins, si nous demandons les raisons de ce choix plus précisément, nous nous rendrons compte que les motivations divergent et sont propres à chacun: Je suis « contre » parce que je suis opposé à la politique globale du gouvernement, je suis « contre » la partie sur le temps de cotisation... L'opinion publique peut-elle donc se réduire à un simple « oui » ou « non »? Ce qui est certain, c'est qu'il n'existe pas de définition consensuelle de l'opinion publique, toutefois les sondages prétendent pouvoir la mesurer avec succès, comme en témoigne Gallup « l'opinion n'est rien d'autre que ce que mesurent les sondages ». A partir de ces éléments, nous pouvons s'interroger sur la légitimité du sondage comme définition de l'opinion publique. Quel est le lien entre cette technique relativement récente et le concept flou qu'est l'opinion publique? Peut-on dire que l'opinion publique est représentée par les sondages? Les sondages font-ils l'opinion publique? Autant d'interrogations que se sont posées les chercheurs en sciences sociales et les théories qui en découlent apparaissent comme diverses et variées. C'est pourquoi, nous nous demanderons dans une première partie si les sondages sont l'opinion. Nous reviendrons sur la construction de la définition de l'opinion publique, notamment avec l'apparition du sondage pour saisir les enjeux de son évolution et sa conception actuelle. Enfin, nous nous interrogerons sur les effets des sondages sur l'opinion publique à travers deux grandes positions divergentes. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur les textes de