Opératifs, spéculatifs

2514 mots 11 pages
14 janvier 2009
Opératifs, spéculatifs

Je ne sais plus comment je rencontrai Jean Théophile DESAGULIERS car la surprise d’être mis en sa présence fut plus forte que ma mémoire (voir complément sur Jean Théophile DESAGULIERS). Cependant, lorsque je vis qu’il me prêtait attention, je ne pus m’empêcher de nouer un dialogue avec lui.

MB : Ma première question fut la suivante : « je suis curieux de savoir ce qui motiva la création de la Grande Loge de Londres le 24 juin 1717 ? »

JTD : Le sujet est vaste et mérite d’être élargi à plusieurs considérations. L’idée était en effet dans les pensées depuis plusieurs années. Vous savez que l’Angleterre venait de traverser des périodes difficiles qui mirent en cause la paix civile et religieuse, le tout sur un fond de modifications philosophiques et économiques. De grandes évolutions étaient en cours depuis la fin de ces troubles. Notez parmi celles-ci, le rattachement du royaume d’Ecosse à l’Angleterre en 1707 et l’éclosions de courants de pensées et de réflexions divers dont la Royal Society, laquelle m’honorât de son acceptation en 1714, était depuis 1660 la plus belle représentation.

J’ai ainsi pu approcher des savants comme NEWTON et tous les grands princes de la bonne société Hanovrienne. Ma vie vers les années 1715 – 1720 fut partagée entre mes activités de pasteur de l’Eglise Réformée, de chapelain du Prince de Galles, d’étudiant des mathématiques et de la physique ainsi que du Droit, science dont j’étais devenu Docteur. J’étais aussi devenu « maçon accepté » dans une loge de Londres. Ma nature profonde et toutes ces fonctions et occupations diverses m’orientèrent vers le désir de participer encore plus au renouveau intellectuel et moral qui se dessinait au début du XVIII° siècle.

MB : Permettez moi d’insister sur le domaine de la maçonnerie ; quel était sa situation au début du XVIII° siècle ?

JTD : Tout dépend par ce que l’on entend par « maçonnerie ». En effet, à cette

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