Problème du rapport art/vérité. Peut-il y avoir une vérité des apparences ? Dans l'allégorie de la caverne, les ombres projetées sur la paroi sont les apparences dégradées des figurines : celles-ci sont les objets perçus, tandis que celles-là sont les illusions. L'intérieur de la caverne symbolise le monde sensible avec ses deux degrés de connaissance : la perception et la conjecture. Le monde intelligible, accessible à celui qui fait l'effort de se détourner du sensible, est symbolisé par l'extérieur de la caverne : les Idées sont les choses réelles, et le soleil est l'Idée unique du Bien, qui donne consistance et réalité à toutes les autres. [Apparence, art et vérité.] Le beau est ce qui nous apparaît dans sa plus grande vérité : ce qui est beau, ce n'est pas une reproduction servile d'un objet réel, mais la chose en sa plus grande perfection. L'apparence est ce qui révèle la vérité de la chose représentée : l'artiste qui joue sur les apparences n'est pas l'illusionniste ou le faussaire (comme le voulait Platon), mais celui qui se sert des apparences pour nous montrer l'objet beau dans sa plus grande vérité. L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible selon le mot de Paul Klee. L'apparence nous fait accéder à une vérité supérieure à celle de la science objective. Aristote dira: « De ce qui a été dit il résulte clairement que le rôle du poète est de dire non pas ce qui a réellement eu lieu mais ce à quoi on peut s'attendre, ce qui peut se produire conformément à la vraisemblance ou à la nécessité. En effet, la différence entre l'historien et le poète ne vient pas du fait que l'un s'exprime en vers ou l'autre en prose (on pourrait mettre l'oeuvre d'Hérodote en vers, et elle n'en serait pas moins de l'histoire en vers qu'en prose); mais elle vient de ce fait que l'un dit ce qui a eu lieu, l'autre ce à quoi l'on peut s'attendre.
Platon dans La République dit que le peintre et le poète ne sont que des illusionnistes et que leur "art" ne sert qu'à tromper