Ouga
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L'espace public local et ses médiations 1
Jean-François Tétu
I.E.P. de Lyon
L'espace public, on le sait, n'est pas un espace réel, mais un espace symbolique, fait de savoirs et de représentations. La question que nous posons ici est celle des deux formes
halshs-00396321, version 1 - 17 Jun 2009
les plus nettes de la médiation dans cet espace, celle de la presse quotidienne régionale (PQR) et celle de la communication des collectivités locales. Cette limitation forte de la perspective nous est indiquée par le fait que les grands problèmes de société (emploi, sécurité, environnement, etc...) se posent actuellement d'abord à l'échelle urbaine et que la "crise" de la société est d'abord vécue comme une crise de la ville. Le phénomène est assez récent ; l'espace de la communication territorialisée fut d'abord, à partir de la révolution française, celui de la Nation. Nos divisions territoriales (département, canton ou commune) à l'intérieur desquelles s'inscrit le développement de la presse écrite, sont les divisions politiques administratives qui correspondent, soit aux modes de représentation du peuple par ses élus, soit aux modes de gestion de l'Etat-Nation. Dans un ouvrage récent, (Une histoire de la communication moderne, Paris, La Découverte 91) P.Flichy a montré de façon très stimulante comment les premières formes de la communication moderne (le réseau du télégraphe par exemple) ont constitué une communication d'Etat, i.e. à la fois quelque chose qui manifeste et rend effectif le pouvoir de l'état sur le territoire national et ce qui permet l'appartenance à la nation sur la base d'un territoire unifié par des réseaux. L'Etat-Nation n'est cependant pas la seule dimension de l'espace, parce qu'il a existé d'autres territoires de diffusion dont nous ne prendrons qu'un exemple, celui de l'Eglise : non seulement, jusqu'à l'explosion de la presse écrite sous la 4e République, le prêche dominical