Partie de "a une passante" de baudelaire
III Violence et rapidité du coup de foudre
---S’il est clairement identifiable au vers 9 (« Un éclair…puis la nuit ! »), il n’en est pas moins présent dès le vers 6 : « Moi, je buvais,…dans son œil…: le verbe suggère le regard intense, avide du poète déjà épris. Notez cependant que le sens reste ambigu. Ce verbe signifie-t-il que le poète est à la recherche de ces promesses évoquées au vers 8 (« douceur…plaisir… »)? Ou qu’il les a reconnues dans cet « œil » ?
La construction particulière de la phrase, du vers 6 au vers 9 dramatise (au sens de : entretenir un suspense) par ailleurs l’échange des regards : sujet+verbe+apposition+complément circonstanciel+apposition et enfin seulement les COD : « La douceur…le plaisir… ». Cette syntaxe complexe (attention à la lecture…) témoigne aussi du désordre intérieur causé par l’apparition.
---Le coup de foudre s’exprime surtout par la métaphore de l’éclair au vers 9 (songez au sens originel de l’expression « coup de foudre »…que l’on finit par oublier tellement l’expression est usée). Elle suggère un véritable choc (presque électrique), un éblouissement (lumière fulgurante de l’éclair) mis en valeur qui plus est par l’antithèse qui suit : « puis la nuit », comme si l’obscurité totale succédait à cette apparition, comme si tout disparaissait avec elle, le poète en restant aveuglé. La ponctuation (point d’exclamation) renforce l’intensité du moment : « Un éclair…puis la nuit ! ». Le point de suspension (très légère pause à la lecture) marque l’instant de la disparition et le tiret qui suit le point d’exclamation met en relief le vide, le néant qui succède à cet éblouissement. Notez aussi le rythme heurté du vers 9 (3 /3/6) et le contre-rejet (« Fugitive beauté Dont le regard…) qui relie étroitement le vers 9 au vers 10 ; ce rythme traduisant également la forte émotion du poète. Ici aussi, attention à la lecture…
IV L’émotion du poète ---Elle est teintée d’un