Partie iii de l'extrait frère jean des entommeurs de gargantua
A/Satire des moines et des guerres B/Vision humaniste de l’Homme
Derrière l’aspect comique et grotesque développé tout au long du texte, se cache une véritable satire du clergé et des guerres de religion. Dans le premier paragraphe, Rabelais se moque gentiment des moines en associant un nombre impressionnant de qualités, souvent inhabituelles pour un moine car attribuées la plupart du temps à un chevalier ou à un gentilhomme, au frère Jean des Entommeurs : « jeune, galant, frisque, de hait, bien à dextre, hardi , aventureux, délibéré, haut, maigre, bien fendu de geule, bien avantagé en nez, beau dépêcheur d’heures, beau débrideur de messes, beau décrotteur de vigiles ». Dans le second paragraphe, les moines sont ridiculisés par l’énumération d’une série de termes récités à la manière d’une incantation, qui eux-mêmes sont extraits d’une parodie des modulations du plain-chant : « ini, nim, pe, ne, ne, ne... ». La phrase « jusques ès dents en matière de bréviaire » montre une image de la parole divine qui n’est plus mise au service de la Foi mais au service de la guerre de religion. La Bible devient alors une sorte « d’arme de défense » qui permet aux chrétiens de commettre des atrocités « au nom du Christ », comme l’approuve l’utilisation par frère Jean des Entommeurs du « bâton de la croix qui était de cœur de cormier, long comme une lance, rond à plein poing, et quelque peu semé de fleurs de lys, toutes presque effacées » contre ses ennemis. L’enfilade des termes se rapportant à la violence est un contraste saisissant entre le pacifisme prôné par les dogmes religieux et la violence du combat : « ès uns écrabouillait la cervelle, ès autres rompait bras et jambes, ès autres délochait les spondyles du col.... » jusqu’à la ligne 64. Même lorsqu’un ami se rend, frère Jean des Entommeurs ne bronche pas et le frappe : « si