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J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois!
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais!
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau;
L'air est si parfumé! la lumière est si pure!
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau!
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel!
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel?
Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.
Le voisinage de la morte et du bonheur sont visible dans les choses (reste de verdure, feuillages jaunissants, etc.)
Rêveur...solitaire: La rêverie et la solitude inspirent le poète.
Le voisinage de la morte et du bonheur, déjà indiqué dans la première strophe, sont visible dans les choses (soleil pâlissant). La lumière est le symbole de la vie (faible lumière).
La dernière image est particulièrement attirante: dans cette nature mourante c’est la vie qui attire dans sa fragilité menacée et l’équilibre établi dans la première strophe se rompt e l’anxiété fait jour.
Avec le mot ainsi le poète établit une comparaison désolée entre la vie et lui même