I) Dans le premier moment, Pascal fait un constat et expose sa thèse qu’il développe ensuite. Il emploit pour cela un présent de vérité génrale car il a observé ce constat sur tous les hommes.Sa thèse est la suivante : « nous ne nous tenons jamais au temps présent ».Le verbe « tenir » doit s’entendre en plusieurs sens et ce sont tous ces sens que Pascal entend reprendre ici.-« tenir » c’est d’abord « se tenir en place » en quelque sorte, être. Nous ne nous tenons jamais dans le temps présent car nous fuyons vers d’autres temps ( le passé et l’avenir) plutôt que de le vivre. Nous sommes toujours dans la fuite, dans l’imaginaire ou dans l’oubli.- Se "tenir" à quelque chose c'est s'en tenir à lui et s’en contenter. Or nous fuyons précisément le présent car nous ne nous en contentons pas. Il ne nous contente pas car il nous paraît insuffisant.- Mais « tenir » c’est aussi « tenir à quelque chose » et accorder de l’importance à celle-ci. Or nous ne considérons pas le présent parce qu’il ne nous suffit pas tel qu’il est. Nous le voudrions autre alors qu’il est ce qu'il est. Or nous refusons ce qui est. Ce refus du présent n’est pas tout à fait refus du temps. Il se traduit par une substitution du présent (temps principal) à deux autres temps qui ne devraient être que subsidiaires : « l’avenir » et le « passé ». Notre refus de nous en tenir « jamais » au présent se traduit par une « anticipation » de l’avenir et un « rappel » du passé.Vivre ce n’est pas « anticiper » ni se rappeler. Et donc nous voyons ici comment se caractérise concrètement ce refus du présent qui est bien ici refus de vivre notre vie. Ce refus se traduit par une fuite par l'éspérance d’une imagination. Imagination qui nous fait rêver en un avenir dont nous ignorons presque tout et qui est vu soit tout noir, soit au contraire tout rose afin de mieux fuir le présent. Fuite du présent qui peut aussi être refuge dans un passé que l’on ne cesse de se rappeler, remplaçant ici la conscience par la mémoire qui