Passe le temps ?
Je vais accaparer dix minutes de votre temps pour aborder une question qui parfois nous étreint et devint récemment la préoccupation de ma belle fille dans le cadre de ses activités lycéennes de philosophie : est il vrai que le temps passe ? Question futile diront certains mais très pertinente pour ceux qui, pratiquant leur passe temps, constatent, étonnés, que le temps n’a cessé de passer entre temps. Est il vrai que le temps passe ? Victor Hugo nous répond par l’affirmative citant ses ‘‘Feuilles d’Automne’’ où il présente un temps continu et incoercible : « Le temps coule, court, se dérobe, s'échappe, passe ». Plus récent et peut être un peu moins littéraire, Johnny Hallyday porte toute l’ambiguïté de la question : « Le temps passe, je ne regrette rien… » dit il tout en organisant son dernier concert baptisé « m’arrêter là » alors même qu’il y chantera « ça ne finira jamais » ! Plus précise, l’encyclopédie rappelle que le « temps », substantif masculin, est « indéfini et homogène (…) caractérisé par une double nature, à la fois continuité et succession ». Première nature du temps : la continuité d’un temps qui passe L'intuition d’un temps qui passe est propre aux cultures occidentales. St Augustin dans ses ‘‘Confessions’’, aimait à dire : "Quand personne ne me demande ce qu’est le temps, je le sais ; mais si je veux l'expliquer, je ne le sais plus". Le temps est un concept développé par l’homme pour montrer que le monde évolue… L’approche systémique permet de distinguer les trois temps de la valse du temps : hier, jour qui précède, demain jour qui suit et aujourd’hui jour qui est. Á y regarder de plus près, nous subissons notre référentiel : plaçons nous hors du temps et regardons le : il est passé, présent, avenir et glisse alors harmonieusement comme un point mouvant sur la flèche