Pastiche : Madame Rosa

Madame Rosa, il faut surtout pas la confondre avec ma mère. Ma mère, je sais même pas qui c'est et Madame Rosa se vexe quand je le lui demande. Je sais juste qu'elle fait la même chose que Madame Rosa, sauf qu'elle, elle a arrêté il y a bien longtemps, car la vie ne l'a pas épargnée et son physique l'a trahi. Monsieur Hamil, le vieux marchand de tapis du coin, disait toujours que les rides signifiaient la sagesse et alors Madame Rosa doit être très sage, car elle en a partout. En plus, elle est énorme, si grosse que ça fait bien longtemps qu'elle ne voit plus ses pieds et à chaque fois qu'elle doit monter les six étages jusqu'à notre appartement, c'est tout un marathon.
Mais bon, je l'aime quand même cette juive. En fait, c'est la seule que j'ai vraiment aimée, même si elle a tout le temps peur et croit toujours que les Allemands vont venir la chercher et il ne faut pas plaisanter avec ça. Mais il faut la comprendre car elle a beaucoup souffert à cause de sa religion et il vaut mieux pas lui parler d'Hitler.
Elle aime plutôt se rappeler de ses beaux jours, car elle en a eu lorsqu'elle se défendait. Parfois elle aime bien se maquiller et se mettre de beaux habits pour ne pas oublier qu'elle a été belle, mais elle ne parvient à cacher rien du tout.
Maintenant que sa laideur ne lui permet plus de se défendre, elle a ouvert un foyer pour les enfants de pute et c'est comme ça que je me suis retrouvé là avec Moïse, Banania et les autres quand j'étais encore petit. Il ne faut pas trop en parler car c'est pas tout à fait légal, même si Madame Rosa a tous les papiers qu'il faut pour nous protéger et en plus elle connaît un policier car c'est un enfant de pute qu'elle a élevé dans son foyer.
Mais Madame Rosa a de plus en plus de mal avec sa santé pour s'occuper de nous et les mères ne veulent plus amener leurs enfants chez elle car son état commence à se faire savoir auprès de toutes les putes du coin. Du coup, on est de moins en moins à la