Pendant les sixties
Pendant les sixties, Brigitte Bardot a fait rêver le monde entier, elle irritait le Parti Communiste et faisait monter la libido des ouvriers de Billancourt. Ces dix années furent les années Bardot, durant lesquelles elle fut plus connue que les Beatles. Elle a agacé les mères de famille, provoqué l’Eglise et le Pape. Son buste a remplacé celui de Marianne dans les mairies, elle eut droit à un timbre poste. Elle a donné la fièvre à des millions d’âmes, et a apporté des couleurs aux années grisâtres des années fifties. La France sentait le poêle qui tire mal, le parfum Bourjois, et les chaussettes Stem ; elle sentira dorénavant le sable chaud, le soleil et le bikini.
Et Dieu créa Bardot !
C’est en tournant « Et Dieu créa la Femme » avec son mari-réalisateur Roger Vadim, en 1956, que Brigitte Bardot connaîtra une notoriété mondiale fulgurante. Si le film ne remporte pas un franc succès en France à cause de la censure, ce n’est pas le cas aux Etats-Unis. Il rapporte à la France 4 millions de dollars, autant que la vente de 2500 Renault Dauphine. Ainsi Brigitte Bardot devient un mythe de son vivant en passant directement du statut de femme-enfant à celui de femme fatale. Par son coté femme libre et provocante, elle va devenir l’emblème de l’émancipation féminine. Des écrivains comme Jan Cocteau, Simone de Beauvoir s’intéressent au phénomène Bardot. Margueritte Duras écrit même : « Du Japon à New York et vice-versa, elle représente l’aspiration inavouée de l’être humain de sexe mâle, son infidélité virtuelle, celle qui l’inciterait vers le contraire de son épouse, vers la femme-cire qu’il pourrait modéliser, faire et défaire à volonté… Nous l’appellerons de son vrai nom : la Reine Bardot ! » Brigitte Bardot est une célébrité chargée d’un fardeau représentant les