Pensez-vous que le jeu soit dans notre société une perte de temps ? Le mot jeu vient du mot latin jocus signifiant plaisanterie ou badinage. Pourtant en latin, jeu se dit ludi qui a donné qui a donné en français ludique et autres dérivés (ludothèque, ludion...).
L’écrivain français Roger Caillois est connu pour ses travaux sur ce sujet. Il a proposé une définition du jeu. Pour lui, le jeu est une activité :
• Libre : l'activité doit être choisie pour conserver son caractère divertissant ;
• Séparée : l'activité est limitée dans l’espace et le temps ;
• Incertaine : le résultat n’est jamais connu à l’avance ;
• Improductive : le résultat n’est pas de valeur commerciale;
• Réglée : le jeu obéit à des règles qui peuvent être sans rapport avec les lois de la vie réelle ;
• Fictive : tous les joueurs savent que le jeu n’est pas la réalité.
Par ailleurs, l’expression « perdre son temps » est communément admise comme le fait de gâcher, de gaspiller ce qui pourrait être mieux employé.
Suivant cette vision, il est donc intéressant d’analyser en premier lieu, si le jeu doit être systématiquement considéré comme un gâchis ou gaspillage de temps. Dans un second temps, nous tenterons d’infirmer cette proposition.
Fictif donc Improductif
Par nature, le jeu est improductif, on n’attend donc aucun résultat tangible de cette activité. Ceci est aisément vérifiable.
En effet, le temps passé devant un jeu vidéo, un jeu de société ne contribue pas à enrichir réellement les participants. Il ne rapporte rien.
De même, un jeu ne contribue pas à la réalisation d’un bien matériel ou d’un service marchand.
Par exemple, au Monopoly, les joueurs achètent et vendent des maisons ou des hôtels fictifs, encaissent des loyers tout aussi fictifs et pourtant ils ressortent de la partie tout aussi riches (ou pauvres) qu’ils l’étaient en début de partie.
Une telle situation démontre donc que le jeu est passe-temps sans finalité marchande et détaché de la réalité et donc un temps