Perception
- Toute perception mélange ainsi une relation avec un objet et des données subjectives. C'est pourquoi la perception d'un chien peut provoquer, selon les individus, des réactions différentes, dues à ce que l'animal évoque pour l'un ou l'autre (sécurité ou danger, poils à caresser ou désagréables au toucher, etc.).
- La perception s'accompagne ainsi d'un jugement- qui est à la fois de fait (je perçois ceci ou cela) et de valeur ou de sens (ceci ou cela a tel ou tel sens pour moi). Mon rapport normal au monde implique en effet que ce qui m'entoure est rarement neutre ou dénué de signification: aux objets et aux êtres, j'accorde un sens, en fonction de ce que j'en attends ou de ce que je veux en obtenir (d'où Bergson déduit que la perception est toujours sélective, et ne m'informe donc que des aspects du « réel » relatifs à mon projet ou à mon action).
2. Perception et vérité
- C'est précisément parce que le perçu est teinté par ma subjectivité, et qu'il ne peut me livrer le monde à l'état « brut » qu'une longue tradition philosophique a dénoncé la perception comme incapable de nous faire accéder à la connaissance vraie.
- II est ainsi classique de trouver dans la perception la source même des illusions des sens (allégorie de la caverne, exemple du bâton de Descartes qui, pour ne plus adhérer à ce qu'il perçoit, doit c suspendre son jugement »). Mais la critique peut être plus radicale: l'univers que me livre la perception ne semble constitué que de transformations et d'éléments mouvants. Puisque, selon l'ancienne formule d'Héraclite, «