Personnage de meursault
A) Les caractéristiques du plaidoyer
- Position adoptée : l’avocat de Meursault plaide coupable (l.3) avec « circonstances atténuantes » (l.27).
- Manière dont l’avocat s’y prend :
• Il adopte le point de vue de l’accusé (« Je », l.3) et interpelle les jurés pour les impliquer dans son propos (« Messieurs », 14)
• Il cherche à atténuer la responsabilité de M en parlant de « provocation » de la part de l’Arabe (l.8), ce qui contredit l’idée de préméditation défendue par le procureur
• La majeure partie du plaidoyer s’intéresse en réalité au caractère de M, à la question de sa moralité (répétition du mot « âme », 8, 9, 18…), en réponse au réquisitoire du procureur : il fait un portrait élogieux de M en évoquant ses rapports au travail, puis ceux avec sa mère (termes mélioratifs l.11-12), ce qui montre qu’il remet en cause la « monstruosité » de son client ; il ne parle pas de l’enterrement, sans qu’on sache pourquoi : cela nuirait-il à M en rappelant son insensibilité ce jour-là?; il conclut sa prestation (« pour finir », 25) par l’évocation du caractère non prémédité du crime (« une minute d’égarement », 26), ce qui l’amène à demander que la vie de M soit épargnée ; il met en évidence le « remords éternel » de ce dernier comme étant déjà un « châtiment » suffisant.
Il essaie d’attirer la compassion, la bienveillance des jurés, de rendre M humain. Mais son discours est maladroit et stéréotypé.
B) Les points faibles, voire le ridicule de ce plaidoyer
- Discours indirect (4-5) et discours direct (5-6) signalent une conversation entre M et un gendarme : ce dernier lui indique que le discours de son avocat n’est en rien original, mais qu’il est stéréotypé, donc peut-être pas très convaincant…
- L’avocat se montre arrogant : il déclare qu’il peut lire dans l’âme de M « à livre ouvert » (métaphore l.10-11), alors même qu’il ne fait pas de doute aux jurés et au lecteur que M demeure un personnage opaque, difficile à comprendre.