Peut-il y avoir liberté sans loi ?
Il faut tout d’abord distinguer différents domaines d’applications de lois. De plus, le singulier “la” loi désigne cette dernière dans sa forme générale et non pas les lois particulières. Ainsi pouvons-nous penser à la loi juridique, à la loi morale mais aussi à la loi dite scientifique qui correspond à la loi de la nature. Toutes trois ont en commun leur caractère d’obligation, de nécessité. En effet, la loi juridique émane d’autorités et prescrit des règles d’actions en vue de la vie en commun qu’il faut respecter sous peine de sanction, la loi morale exige un comportement donné et les lois scientifiques sont incontournables.
Comme le dit Montesquieu, respecter une loi, c’est agir comme on doit agir. Dès lors, la loi avec sa forme “tu dois” semble s’opposer à la liberté comme possibilité de faire ce que l’on veut sans entrave. Cependant le respect volontaire à une loi ne peut-il pas être preuve de la liberté ? Les lois ne garantissent-elles pas la liberté dans la société ? Cependant la vraie liberté ne réside-t-elle pas plutôt dans l’indépendance des lois ? Nous développerons tour à tour ces quelques questions.
Nous allons voir dans un premier temps en quoi la loi entrave nos possibilités d’action et donc notre liberté.
Dans son sens usuel, le terme liberté signifie absence de contraintes. Dans ce contexte, la liberté se définit comme indépendance et comme la possibilité de suivre son bon plaisir sans être gêné ou entravé par autrui. La liberté serait alors une lutte contre tout ce qui la restreint : l’Etat, les règles sociales etc.. Dans ce sens, la loi apparaît comme une contrainte à la liberté naturelle de l’homme et à la fantaise de son désir. L’absence de loi, et donc de contraintes, serait donc le pré-requis à la liberté totale de l’individu. On peut voir ici la théorie du courant anarchiste.
Or, dans le domaine des lois de la nature, l’homme ne