Peut-on concevoir une liberté sans lois ?
Peut-on concevoir une liberté sans loi ?
On peut considérer la liberté come étant une opposition absolue à la loi. A première vue, la liberté consiste à pouvoir faire ce que l’on veut sans contrainte. C’est la liberté d’agir. Pour le sens commun, la liberté s’oppose à la notion d’emprisonnement ou de séquestration. Une personne qui vient de sortir de prison est dite libre car elle n’est plus soumise à l’enfermement. L’origine du mot liberté s’en rapproche nettement. En effet, l’homme libre était celui qui n’appartient pas à autrui qui n’a pas le statut d’esclave. Dans la Rome antique, un affranchi est un esclave qui a été affranchi, c'est-à-dire libéré, par son maître. Mais peut-être que la loi est une institution nécessaire, voir indispensable, à la vie en communauté. Au fond, se demander si « l’on peut » concevoir une liberté sans loi, c’est sous-entendre que le concevoir est quelque chose qui ne va pas de soi, qui pose problème : que, si ce n’est pas impossible, ce sera au moins difficile. Les lois s’opposent-elles donc à la liberté ? La liberté, est-ce l’absence de règles ? Existe-t-il un système qui pourrait offrir une liberté sans loi ? Ne s’agit-il pas d’une utopie ? Nous verrons que malgré le fait que la loi limite la liberté individuelle et peut même la supprimer, elle en est la condition, et que même dans un système où l’état d’anomie règne, résident toujours des lois.
Il y a tout d’abord différentes définitions du mot loi. En effet, la loi aurait une valeur juridique comme elle l’est bien souvent définie, mais également une valeur morale, les lois de l’honneur par exemple.
Il s’agit de s’intéresser dans un premier temps au sens juridique d’une loi, qu’on pourrait aussi définir comme étant une règle, dans la mesure où celle-ci peut être défaillante ou privative. La loi, d’un point de vue juridique est une prescription promulguée par l’autorité souveraine d’un pays et dont la transgression est poursuivie. En effet, une fois