Peut-on penser qu’aujourd’hui dans notre société, l’école catholique est en mesure de rendre un service d’eglise spécifique et pertinent ?
Avant 1959, l’école catholique était naturellement chrétienne. Depuis la loi Debré de 1959, elle est devenue non confessionnelle. Elle est ouverte, par choix pastoral et par obligation légale, à tous ceux qui désirent en partager le projet éducatif. Cependant, « elle ne peut être école catholique si elle n’est pas d’abord école et ne présente pas les éléments déterminants d’une école »1. Ce qui lui donne le label « catholique », c’est le consentement de l’évêque du lieu ou du supérieur d’Ordre, et ce qui la définie catholique c’est « sa référence à la conception chrétienne de la réalité. C’est Jésus-Christ qui est le centre de cette conception ».2
Aujourd’hui, dans les écoles catholiques, nous entendons parler de problèmes : « La société se déchristianise… l’expression de la foi s’individualise… l’école catholique accueille toutes les sensibilités religieuses, si ce n’est l’indifférence, avec les problèmes que ça entraîne pour les « cathos » qui ne trouvent plus leur place… les parents ne s’investissent plus… La génération des personnes vraiment engagés dans l’animation pastorale disparait… L’Eglise ? Elle est d’un autre temps !…» De plus, le mot « pastorale » ne parle pas ou peu aux personnes ou, si un sens lui est donné, c’est celui de catéchèse, avec l’APS comme « spécialiste caté ». L’adhésion à la catéchèse, la pratique religieuse et le nombre de réponses aux propositions sacramentelles évaluent dans l’esprit des personnes si l’école est « catho ». Il y a bien dans des établissements un projet pastoral mais celui-ci est souvent indépendant du projet éducatif, ce qui le marginale en en faisant l’affaire d’un petit groupe de chrétiens. Force est de constater que l’enseignement