Peut-on penser sans préjugés
Intro :
les préjugés : opinions, croyances formés sans le concours de la raison. Idées toutes-faites qui s'imposent à nous de l'extérieur et que nous adoptons de manière passive.
Kant, Critique de la faculté de juger : « Le préjugé c'est la tendance à la passivité et par conséquent à l'hétéronomie de la raison »
A contrario, la pensée est toujours l'acte d'un sujet qui exerce son jugement de manière libre et autonome.
Penser par soi-même
Or cet exercice du jugement a pour condition première et essentielle la rupture avec les préjugés.
On peut penser sans préjugés mais on le doit :
Car la libération des préjugés nous permet de penser. La rupture avec les préjugés est nécessaires.
Mais, elle s'avère problématique. En effet, que serait une pensée qui romprait avec toute forme d' a priori ? Est-ce que la pensée n'est pas lié avec toutes conditions qui déterminent la possibilité du jugement ?
Ces conditions qui sont anthropologiques, culturelles et linguistiques forment le cadre pré-réflexif dans lequel la pensée s'élabore. Il s'agirait alors de reconnaître l’emprise constitutive des préjugés sur la pensée. Qu'en est-il alors de la liberté et de l'autonomie de la pensée ? Doit-on voir dans la pensée que le résultat d'un conditionnement ? Le problème est la tension générée par le fait que la pensée ne peut pas rompre avec les préjugés sans compromettre les conditions de sa formation. Il y a une contradiction. Comment sortir de cette contradiction qui font que les préjugés sont un obstacle ?
1ère partie :
La pensée est un acte de jugement, elle ne saurait se rapporter à un processus cérébralement conditionné ou socialement déterminé. Un conditionnement cérébral donne naissance à des images matériels qui ne sont pas des pensées. Les déterminismes sociaux engendrent des opinions et des croyances qui ne sont pas de l'ordre de la pensée. Lorsque domine l'opinion, la pensée est dans un état de