Phèdre de Jean-Racine : Lecture analytique Acte 1 - Scène 3
En premier lieu, le schéma d'organisation de la tirade très rigoureusement construite, procédant par contraste, opposition, explicative, de Phèdre nous montre déjà l'instabilité de l'héroïne. En effet, les premiers vers nous partagent l'origine de sa souffrance « Mon mal vient de plus loin » vers 269. Elle nous rappelle ici son passé de femme mariée, un passé serein. Puis, il y a l'arrivée d’Hippolyte « Athènes me montra mon superbe ennemi » vers 272. L'hyperbole « mon superbe ennemi » marque le basculement brutal de la vie de Phèdre : elle subit un choc lorsqu'on lui présente le fils de son mari Thésée. Face à face. Langage de la guerre, bataille. Effectivement, au vers suivant « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue », nous voyons qu'à l'arrivée d’Hippolyte, le regard seul suffit à Phèdre pour comprendre que sa destinée arrivait. Ainsi, cette perception visuelle déclenche une réaction physique contradictoire « rougis / pâlis », et psychologique au vers 274 « mon âme éperdue ». Ensuite, Phèdre se tourne vers la déesse Vénus « Je reconnus Vénus et ses feux redoutables » vers 277. L'amour pour son beau-fils est ici dans la métaphore du feu, de la chaleur. Nous comprenons donc la malédiction familiale qui se transmet de génération en génération. De surcroît, cette dimension religieuse se poursuit : « en vain sur les autels ma main