Phédre
« Phèdre et l’inceste » H. P. Salomon
Études françaises, vol. 1, n° 2, 1965, p. 131-135.
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NOTES DE LECTURE
PHEDRE ET L'INCESTE
Le chef-d'œuvre de Racine est imprégné d'une conception biblique du péché. Le fond de la pièce, c'est le caractère monstrueux de l'amour de Phèdre pour son beau-fils, amour qui dépasse en horreur la passion de sa mère Pasiphaé pour un taureau. Cette notion est étrangère à la tradition religieuse grecque et latine. En effet, le nariage d'une veuve et de son beau-fils était chose courante parmi les Grecs de l'antiquité; il était même considéré comme un pieux devoir familial. Ainsi dans les Trachiniennes de Sophocle nous voyons Hercule mourant supplier son fils de respecter l'honneur familial : Après ma mort, si tu as à cœur, dans ta piété filiale, de tenir ton serment, prends cette femme pour épouse; c'est un ordre de ton père. Je ne veux pas qu'un autre que toi possède la compagne qui a dormi à mes côtés. C'est toi, mon fils, qui seras son mari. Obéis-moi, (v. 1222 et suiv.) Le droit romain, qui n'autorisait pas