Phédre
Caractères de la tragédie racinienne
- Une vision de la condition humaine poursuivie par un destin funeste ou par la fatalité rend la créature humaine misérable et pitoyable. Racine a préféré un monde tragique enraciné dans la tragédie grecque.
- Rigorisme moral extrême ajouté à la vision tragique.
- L'inspiration des sujets de la tragédie grecque permet à Racine de compter sur la connaissance préalable de ces sujets de la part du public.
- L'intrigue et l'action sont minimisées au maximum dans certaines tragédies raciniennes (Bérénice, 1670).
- "Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie; il suffit que…tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie" (Préface de Bérénice)
- Le thème tragique par excellence : la violence du sentiment amoureux saisit le héros et l'empêche de se servir de la raison.
- Le héros de la tragédie doit toujours avoir quelque imperfection, c'est-à-dire, avoir une vertu capable de faiblesse; aussi peut-il éveiller la sympathie et la commisération.
- Style poétique caractérisé par l'élégance de l'expression, par la souplesse de la période et par la cadence du vers : "Présente je vous fuis; absente je vous trouve" (Phèdre)
Phèdre. Histoire de la pièce
La première représentation de Phèdre eut lieu le premier janvier 1677 à Paris.
C'est la dernière tragédie profane de Racine. Une cabale puissante a soutenu contre elle une tragédie sur le même sujet: la Phèdre de Pradon.
La Champmeslé créa la rôle de Phèdre.
Les sources
Euripide, Hippolyte porte couronne: "Voici encore une tragédie dont le sujet est pris d'Euripide…Quand je ne lui devrais que la seule idée du caractère de Phèdre, je pourrais dire que je lui dois ce que j'ai peut-être mis de plus raisonnable sur le théâtre…En effet, Phèdre n'est ni tout à fait coupable ni tout à fait innocente…"
Sénèque, Phaedra : "J'ai même pris soin de la rendre un peu moins odieuse