SEQUENCE 8 : LE MONSTRE AU THEÂTRE
Lecture analytique n°16

RACINE, Phèdre, 1677, acte II, scène 5.

!!! La flèche  introduit des remarques portant sur la représentation (perspective importante puisque le texte théâtral est un texte à représenter et que votre objet d'étude insiste sur ce point : « Le théâtre, texte et représentation)

Quelques éléments pour une introduction : Présentation de l'auteur et de l'oeuvre : Racine, célèbre dramaturge de la fin du XVIIe siècle. Auteur de Phèdre, tragédie en alexandrins, créée (c'est-à-dire représentée pour la première fois) en 1677 et qui est considérée dans l'histoire littéraire comme la tragédie classique par excellence, comme un modèle du genre. La pièce reprend un sujet mythologique et s'inspire des pièces antiques d'Euripide et de Sénèque, traitant du même sujet : la passion coupable de Phèdre pour son beau-fils Hippolyte, passion destructrice qui la mènera à sa perte. Présentation du texte : - Situation de l'extrait dans la pièce : voilà plusieurs mois que Thésée est parti à l'aventure. Tous le croient mort. Phèdre, son épouse est dévorée depuis longtemps par sa passion pour Hippolyte, le fils de Thésée qui, lui, aime Aricie. Dans la cinquième scène de l'acte II, elle va s'abandonner et avouer sa passion coupable/monstrueuse à son beau-fils, précipitant ainsi leur perte. Au début de cette scène, juste avant notre extrait, Phèdre entre en scène avec l'intention affichée de défendre la cause de son fils (Acamas), sur lequel pèse une réelle menace depuis l'annonce de la mort supposée de son père, le roi Thésée. Mais progressivement, insensiblement, Phèdre oublie l'objet de sa démarche et laisse apercevoir, à son insu, les raisons de son trouble : sa passion dévorante pour Hippolyte. Alors qu'Hippolyte l'encourage poliment à espérer que Thésée ne soit pas mort, Phèdre s'oublie et avoue retrouver son époux en lui (v. 627-630): « Que dis-je ? Il n'est point mort, puisqu'il respire en vous.