Philo explication cl.lévis strauss
Il existe des manières de faire dont on pense communément qu’elles sont naturelles et doivent être propres à tout homme : manger assis, dormir couché, tousser par exemple. Pourtant, l’ethnologue observe qu’elles varient en fonction des civilisations et qu’elles relèvent davantage d’une « seconde nature », c’est-à-dire, paradoxalement, d’une nature acquise : elles sont devenues comme naturelles, à force d’habitude. Il importe cependant de savoir distinguer, malgré la difficulté, ce qui est bel et bien culturel de ce qui est naturel. L’enjeu est de taille en effet : l’homme d’une civilisation qui croit qu’il est naturel d’agir comme il a l’habitude d’agir peut être amené à considérer comme de la barbarie toute autre manière de faire.
Dispose-t-on alors d’un critère pour distinguer sans faire d’erreur la nature de la culture ? Peut-on définir respectivement ces concepts, et donc apprendre à les distinguer ?
Dans cet extrait des Structures élémentaires de la parenté, Claude Lévi-Strauss propose de caractériser la nature grâce au critère de l’universel. Au contraire, la culture se caractériserait par le critère de la norme. Il reconnaît cependant que ce double critère n’est pas opératoire de manière absolue.
« Il est aisé de reconnaître dans l’universel le critère de la nature » (l. 6-7). Est universel ce qui vaut en tout temps, en tout lieu et pour tout esprit. Ainsi, l’universel est bien « constant chez tous les hommes » (l. 7), on le trouve chez chacun d’eux, à toute époque et en n’importe quel lieu. C’est par exemple la soumission à un ensemble de besoins : manger, boire, se reproduire. Quelles que soient les cultures, ces besoins ne varient pas, ils sont effectivement constants, ils existent nécessairement, c’est-à-dire ne peuvent pas ne pas exister. Ils sont d’ailleurs « spontanés », c’est-à-dire qu’ils trouvent en eux-mêmes leur propre origine, qu’ils