Philo : La vérité se situe-t-elle au-delà du monde sensible, comme le soutient Platon dans l’allégorie de la caverne ?
Comme le cite Cicéron dans De la nature des Dieux, Aristote arrive à démontrer, bien qu’elle soit pratique, que l’allégorie de la caverne de Platon et son monde intelligible, en plus d’être peu crédibles, ne sont pas nécessaires. En effet : ce monde dans lequel nous vivons n’est-t-il pas réel ? Ne nous affecte-t-il pas de tous côtés ; n’est-t-il pas celui qui influence nos sens et notre intelligence ? Aristote nous fait voir qu’il est tout à fait possible d’atteindre le monde intelligible sans qu’il soit forcément indépendant du monde sensible. Puisqu’il faut bien que la création de toute chose ait une source sans risquer une régression à l’infini, c’est ce commencement qui est à l’origine de tout, qui est l’essence de tout et qui, finalement, fait tout autant partie de nous que du monde qui nous entoure. La vérité existe : elle se cache dans l’essence du monde réel. Pour la découvrir, donc, il faut observer attentivement ce monde et accumuler les connaissances qui nous mèneront à elle. C’est de cette façon, par exemple, que nous savons qu’il ne fait pas vraiment froid quand nous sommes grippés même si le thermomètre indique 30 degrés