Philo : Le jeu vidéo : Monument Valley
Monument Valley
Le jeu que j’ai choisi s’appelle Monument Valley. Il se joue sur Smartphone. C’est un jeu de réflexion, une forme de casse-tête inspiré des figures d’escher. Le but étant de guider Ida, la princesse silencieuse, de tableau en tableau au beau milieu de cette géométrie impossible. En quoi Monument Valley est-il un jeu ? Premièrement, c’est un jeu car nous n’y jouons pas dans un logique de production, ce jeu, en recréant un monde, se suffit à lui-même. De plus, bien qu’il soit soumis à un certain nombre de règles, nous y retrouvons une forme de liberté dans notre façon de jouer et, évidemment, dans le temps que nous y accordons. De plus nous ne connaissons pas la suite des évènements et sommes toujours dans la surprise.
Selon le système de classification des jeux de Roger Caillois dans son livre Les jeux et les hommes, ce jeu se rapproche plus du ludus que du paidia, dans le sens où il demande un effort intellectuel important dans l’agencement des figures permettant au personnage de parvenir à la fin du niveau. Néanmoins, aucune des quatre rubriques que l’auteur énonce dans son livre ne semble correspondre à ce jeu, car il ne relève ni de la compétition, ni du hasard, du simulacre ou du vertige. Pour autant, ce genre de casse-tête peut facilement dériver vers l’agôn puisque nous pouvons toujours tenter de le réaliser de plus en plus rapidement. Ce qui le différencie des autres jeux vidéo est une dimension esthétique et poétique très importante qui font naître l’intérêt et la singularité de ce jeu. Un tel investissement graphique dans un jeu vidéo parvient à hisser le statut de cette discipline de simple divertissement au rang d’un nouveau domaine artistique, avec autant de légitimité que n’importe quelle autre forme d’art. De la même façon Mountain est un jeu de smartphone où nous créons, par le hasard d’un dessin, une montagne et n’avons d’autre choses à faire qu’à la contempler au beau