Philo
« Le mensonge à soi » peut prendre principalement deux formes : on peut faire passer pour vrai ce que l'on sait être faux, comme lorsque l'on prétend qu'un événement que l'on sait devoir arriver n'arrivera pas, par exemple. Ou l’on peut faire passer pour certain quelque chose que l'on sait être incertain, comme lorsque l'on se convainc d'avoir pour autrui un sentiment que l'on n’est pas sûr d’éprouver, ou que l’on n’éprouve pas du tout. Dans tous les cas on a le préjugé d'une vérité ou d'un sentiment, soit parce que l'on nie une réalité qui met à mal nos cadres de pensées ou nos intérêts, soit parce que l'on juge précipitamment, préférant croire en ce qui a des chances d'être faux plutôt que d’avouer son ignorance, et/ou rester dans le doute. Tout préjugé a le pouvoir de se mentir à soi-même. « Le mensonge à soi » est en ce sens un mensonge intérieur, dans lequel, se cachant de ce que l’on sait, on se traite soi-même comme un autre. Ainsi on peut supposer que l'on est à la foi soi-même et autre que soi ; ce qui est