Philo
Peut-on concevoir une liberté sans loi ?
La question posée : Peut-il y avoir liberté sans loi ? ne revient pas à la deuxième: cad la possibilité de la concevoir ou de l'imaginer. Car c'est évident que l'on "conçoit" une telle liberté mais n'y a-t-il pas contradiction ? D'un côté, on la définit comme devant être sans contrainte, et de l'autre la liberté rencontre des empêchements ou des déterminations.
Or, il est évident que la loi oblige et donc limite. L'obligation est une forme de contrainte : même si elle n'est pas extérieure et que je me l'impose "de l'intérieur" on pourra toujours dire que je ne suis pas ma propre règle et que ce n'est pas là une véritable liberté, ou autonomie, mais seulement une forme, plus ou moins convenue, d'hétéronomie. Respecter la loi signifie non seulement la suivre, mais la re-parcourir du regard afin de la valider dans l'universel : est-elle légitime ? Puis-je à la fois la considérer pour moi et pour tous. Il y a donc liberté de la volonté - autonomie - au sens où elle fait l'examen de la loi, la respecte avec l'éclairage de la raison. Ainsi la loi ne doit pas être privée de la raison et de la volonté libre qui l'examine.
La question posée pose le problème radical de : vivre la liberté - liberté qui ne peut être que singulière - et ceci au sein même de la communauté de tous les autres - vu qu'il est impossible, sinon absurde, de prétendre y échapper, pour un homme. La liberté de l'homme n'est pas celle du vivant qui ne fait que suivre la nature : elle n'est pas la simple spontanéité de la vie. D'ailleurs on ne dit pas qu'un chat est libre de faire comme il lui plaît : il le fait ; et, s'il y a règle à respecter, c'est instinct et non choix. Par contre, celui qui est "obligé" par la règle civile, doit nécessairement être conscient de cette règle, de la suivre ou de l'enfreindre.
Si donc la possibilité d'une liberté sans loi fait problème ce n'est pas en partant du naturel mais en