Philosophie désir et bonheur
"Ce que j'aime le plus, ce qui m'a fait le plus souffrir." Proust
"Je l'ai trop aimé pour ne pas le haïr." Racine
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé." Lamartine
"Quand on aime quelqu'un on n'aime plus personne. " Proust
Mots à maîtriser : eudmonisme / hédonisme, béatitude, euphorie, extase, félicitée, ascétisme, vertu, besoin, concupiscience, convoitise, envie, fantasme, jalousie, ataraxie, éros.
I. Complexité du désir
Le désir est ambigu car il est pris entre le plaisir et la souffrance. D'un côté il est une source, une espérance possible de satisfaction donc de plaisir. De l'autre côté il est bien une souffrance car si on désire c'est que l'on manque de quelque chose.
Le désir peut être recherche d'un plaisir / recherche de la cessation d'une douleur.
Quand on désire, est-ce qu'on recherche un plaisir ou la disparition d'une douleur ? On ne peut pas mieux dire que Lenitz "Le désir est l'inquiétude produite par l'absence d'une chose qui procurerait du plaisir. " Cette absence est douloureuse. Au contraire la présence de cette chose sera agréable. Kant a donné la même définition : "Le désir est un mouvement qui au-delà du besoin nous pousse vers une réalité que l'on se représente comme source possible de plaisir. " Cela suffit à comprendre l'ambiguité du désir car d'un côté ce désir est le cruel constat que l'on manque de quelque chose dont l'absence est douloureuse / de l'autre le pressentiment, anticipation d'une chose qui nous satisfera. D'où le problème : les philosophes s'opposent : Platon, Pascal, Schopenhauer qui affirment que désirer c'est souffrir et la satisfaction qu'apporte le désir est seulement la diminution et la disparition de la douleur donc ce n'est qu'un plaisir négatif.
Les autres philosophes, Aristote mais surtout Rousseau ont soutenu la thèse que la plus grande souffrance serait de ne plus rien désirer ; et que le désir en lui-même est ce qui est le plus agréable. "Malheur à qui n'a plus rien à