Peut-on être maître de ses désirs ?

Tous les hommes connaissent le désir au cours de leur vie. Le désir est une forme d’envie, de besoin mais aussi de manque qui n’est jamais satisfait. En effet, la principale caractéristique du désir est de toujours se renouveler, de toujours renaître alors qu’on le croit satisfait. Au moment où l’objet du désir est acquis, celui-ci devient moins désirable et alors un nouvel objet est désiré. C’est pourquoi il est assez complexe puisque dans le même temps qu’il cherche à être satisfait, il ne veut pas l’être. Se mêlent en lui souffrance et plaisir qui sans cesse se répètent. C’est pourquoi, du fait que tous les hommes en font l’expérience, nous pouvons nous demander si l’homme peut être maitre de ses désirs, c'est-à-dire capable de les reconnaître et d’y résister. Nous verrons, dans un premier temps, pourquoi l’homme ne peut pas les maîtriser, puis, dans un second temps, comment il peut tout de même tendre vers leur maîtrise et, enfin, pourquoi l’homme doit s’efforcer à maîtriser ses désirs.

Nous allons tout d’abord voir pourquoi les désirs sont difficilement maîtrisables pour l’homme. Nos désirs nous échappent. On ne sait d’où ils surgissent et quand nous croyons l’avoir enfin satisfait, il renait. Le désir est en effet infini, une fois que l’objet du désir est acquis, cet objet devient bien moins désirable et le désir se reporte sur un nouvel objet. Le désir est, de plus, ambigu puisqu’il combine à la fois une souffrance et un plaisir. En réalisant notre désir, loin d’augmenter notre plaisir et d’atteindre une forme de béatitude, celui-ci diminue en même temps que la souffrance. C’est ainsi que Platon, dans le Gorgias, illustre cette ambigüité à travers la soif. Pendant que je bois, ma souffrance, c'est-à-dire mon désir de boire, diminue et, par conséquent, le plaisir de boire aussi.
Cependant, les désirs ne sont pas si évident à satisfaire, ils sont en effet à distinguer des simples besoins vitaux comme la faim