Phèdre acte i scene 3 vers 269
PHEDRE ACTE 2 SCENE 5
Phèdre parue en 1677 est la dernière tragédie pour laquelle Racine s’inspire de la mythologie grecque. Au début de cette pièce, l’héroïne éponyme, épouse du roi d’Athènes Thésée, avoue à son confidente Oenone l’amour incestueux qu’elle voue à son beau fils Hyppolite.
Après les déclarations voilées de la tirade précédente, cet extrait de l’acte II scène 5 est le second aveu direct de cette pièce : celui de son amour à Hyppolite lui-même. Dans ce passage, Phèdre expose son aveu, elle se dit être le jouet des dieux et rappelle ses efforts inutiles pour ensuite affirmer que son aveu a été involontaire est enfin en appeler à la mort.
Cette tirade met en valeur comment l’expression de la violence de sa passion fait apparaître une culpabilité est une fatalité tragique.
On s’attachera donc à étudier d’abord le discours de la passion violente pour mettre ensuite en évidence les caractères de la passion racinienne : la culpabilité et la fatalité.
Face à la réaction D’Hyppolite qui refuse ce qu’il pressent, l’aveu de Phèdre devient inéluctable. On notera la violence du cri qui empêche ce dernier de partir. Elle qualifie Hyppolite de « cruel » et utilise le tutoiement. Cette déclaration est crue, marquée par la brutalité saccadée de l’allitération en « t » du premier vers. Phèdre exprime clairement au vers suivant qu’elle sait qu’Hyppolite a bien compris. L’utilisation de l’impératif pour lui parler « connais », « ne pense pas » aux vers 42 et 43 montre qu’elle impose son amour à Hyppolite.
On remarque que l’aveu se fait en deux temps au vers 43 : l’amour est évoqué sans complément « j’aime », comme dans un cri arraché, puis avec le complément d’objet « je t’aime » rejeté en fin de vers pour souligner la difficulté à le dire.
Cette passion est violente. Le terme « fureur » au vers 42 désigne cette passion. Les antithèses, principale figure de style qui caractérise les propos de Phèdre, employées au vers 60 marquent cette