Phèdre de Racine
Intro :
Le texte soumis a notre étude est un extrait de la pièce de théâtre de Jean Racine « Phèdre », tragédie écrite en 1677. Jean Racine, né le 22 décembre 1639 et mort le 21 avril 1699, est un dramaturge et poète français considéré comme l'un des plus grands auteurs de tragédies de la période classique en France sous Louis XIV. Afin d’écrire cette pièce de théâtre, il s’est inspiré principalement du poète grec Euripide, qui dans sa tragédie Hippolyte porte-couronne avait traité le mythe de Phèdre. Nous étudierons ici la scène 7 de l’acte 5 qui correspond au dénouement de l’histoire et nous nous demanderons en quoi ce dénouement tragique provoque t il terreur et pitié. Pour cela nous étudierons tout d’abord l’aveu que fait Phèdre puis nous étudierons le caractère tragique de ce dénouement.
1ère partie : L’aveu de Phèdre a) Une confession urgente :
L’aveu de Phèdre intervient de façon brutale. En effet après deux alexandrins, elle annonce l’innocence d’Hippolyte par l’intermédiaire d’un hémistiche (v.28). De plus, la répétition de l’expression « il faut » (v.24 et 25) nous montre l’urgence de la confession de Phèdre : elle n’a pas de temps à perdre. Puis, cette idée d’empressement est renforcée au vers 29 dès la première phrase de sa tirade (les moments me sont chers, écoutez moi). Elle se sent coupable et est dans l’obligation de disculper Hippolyte. Aussi, dès le vers 30, elle oppose la chasteté et l’innocence d’Hyppolite à son amour incestueux et interdit : elle loue Hippolyte tandis qu’elle se rabaisse tout de suite après. Elle décharge ainsi Hippolyte de toute responsabilité, ce qui est une preuve d’humanité sui ému le lecteur et renforce sa culpabilité. Cependant elle n’endosse pas seule sa faute. En effet, elle la partage avec Oenone qu’elle blâme avec des adj. péjoratifs comme « détestable » (v.33) et « perfide » (v.36) mais elle rejette également la faute sur la fatalité « le ciel mit dans mon sein une flamme funeste » (v.32)