Pierre

1933 mots 8 pages
Pierre (entrant dans une salle de classe vide) – Ici, ça ira ? Camille – Si on fait de la place en poussant quelques tables, ça devrait aller, je crois. De toute façon, il faudra jouer ça sur l’estrade, devant la classe, alors je ne pense pas qu’on aura un plateau considérable. Pierre (poussant quelques tables avec elle) – C’est vrai. Mais bon. En tout cas, je suis bien content de ne pas avoir à travailler sur l’extrait de Corneille. Camille – Pourquoi ? Moi, j’aime bien Le Cid… Pierre – Oui, mais au moins, En attendant Godot, ça me fait rire. Camille (interloquée) – Pardon ? Pierre – Oui, je dis bien : ça me fait rire. La scène est amusante, quoi ! Camille – Mais pas du tout, tu n’as rien compris à la scène ! Je n’ai pas du tout la même interprétation du texte que toi. Pierre – Ah bon ? Mais alors, qu’est-ce que tu en penses ? Camille – Eh bien… Je trouve que les deux personnages, là, ils font pitié. Pierre – Pitié ? Mais qu’est-ce qui peut bien te faire dire ça ? Camille – Enfin, ils sont misérables ! Ils attendent, pendant toute la pièce, quelqu’un qui ne viendra jamais et qu’ils ne connaissent même pas. Ils n’ont pas d’autre but que de passer le temps en disant des banalités. Pierre – Des banalités ? Je ne dirais pas ça comme ça. Personnellement, je ne parle pas de carottes et de navets tous les jours… Camille – De carottes et de navets, peut-être pas, mais de tes goûts, oui. Enfin, ce n’est pas l’essentiel. Estragon et Vladimir n’arrêtent pas de vouloir désespérément combler le silence : ils diraient n’importe quoi pour le faire, comme s’ils en avaient une peur panique. Ça en devient oppressant, à la fin. Pierre – Mais non ! C’est tout simplement déplacé. C’est pour cela que c’est drôle ! C’est l’effet de décalage qu’ils créent qui est amusant. C’est justement parce qu’ils parlent de tout et n’importe quoi que le spectateur, decontenancé, rit tout naturellement ! L’auteur crée une distance entre les personnages et le spectateur. Vers la fin de l’extrait, quand

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