Pilpay
Jean de La Fontaine reconnaît expressément sa dette à l'égard de la source indienne dans la préface de sa seconde collection de Fables : « Il ne m’a pas semblé nécessaire ici de présenter mes raisons ni de mentionner les sources à partir desquelles j’ai tracé mes derniers thèmes. Je dirai, comme dans un élan de gratitude, que j’en dois la plus grande partie au Sage Indien Pilpaï, sage indien. Son livre a été traduit en toutes les langues. Les gens du pays le croient fort ancien, et original à l'égard d'Ésope, si ce n'est Ésope lui-même sous le nom du sage Locman » En plus de cette préface, La Fontaine, fait référence par trois fois à ce Pilpay : dans La Souris Métamorphosée en Fille (IX, 7):
(...) Par le moyen de cet argument circulaire, "Pilpay jusqu'au Soleil eût enfin remonté" (...) dans Le Milan, le Roi et le Chasseur (XII, 12)
"Pilpay fait près du Gange arriver l'aventure." dans Le Corbeau, La Gazelle, la Tortue et le Roi (XII, 15)
"Pilpay conte qu'ainsi la chose s'est passée". Une dizaine de fables racontent à peu de choses près la même histoire avec les mêmes personnages, d'autres en sont inspirées. Longtemps, et malgré l'affirmation de La Fontaine, les lettrés ont préféré ignorer ces sources afin de mettre en valeur la filiation avec Ésope, alors que