Pirates de tous les pays
Note de Lecture sur l’ouvrage de Markus Rediker, Pirates de tous les pays, Paris: Libertalia, 2008, 297 p.
Marcus Rediker est considéré comme un des pionniers incontestés de l’histoire de la piraterie et se revendique lui-même comme un «militant de la justice sociale ». Le nom de l’éditeur “Libertalia” souligne clairement son penchant libertaire. Dans un effort pour raconter l'histoire "depuis en bas", il rédige un vaste nombre d'ouvrages traitant de la question des pirates et plus généralement du "prolétariat maritime", tel qu'il le nomme. Ainsi, dans “Pirates de tous les pays”, il vise à corriger l’image négative et caricaturale qui a été construite au fil du temps sur les pirates et tout ce qui leur est relatif ; “Au-delà de la rhétorique de la diabolisation, il faut saisir la véritable histoire (…)” qui se cache derrière eux.
Dans cet ouvrage il s’agit de savoir qui étaient ces pirates. Pour le faire, Rediker tente d’un côté, de soulever les mécanismes de fonctionnement et l’organisation interne de la piraterie atlantique et d’un autre côté, d’illustrer le danger que les pirates représentaient pour l’économie coloniale maritime de cette époque. De cette manière, il vise à démontrer que tout en incarnant une menace pour l’économie impériale et en étant diabolisés par les élites dominantes dans l’imaginaire collectif, les pirates, pendant leur âge d’or, ont constitué une antithèse de l’ordre social établi.
Leur organisation interne et tout leur système de valeurs se basait sur la conquête de la liberté, la suppression de la propriété privée et le mépris de l’autorité despotique. Selon Rediker, ces éléments mettraient en lumière les problèmes fondamentaux de l’époque, tel que l’exploitation, les mauvaises conditions de travail, la faim ou l’inexistence d’assurances sociales. Le fil rouge historique articulé dans cet ouvrage correspond à la période allant de 1716 à 1726, c’est à dire l’âge d’or de la piraterie atlantique. On assistait à ce