Plaidoirie Van Waeyenberge
N° de matricule : 000317814
Analyse d’une plaidoirie célèbre
Note dans le cadre du séminaire d’argumentation en droit de l’Union européenne.
A. VAN WAYENBERGE
Université Libre de Bruxelles
Master 2 en droit économique et social
Année académique 2013-2014
La plaidoirie célèbre que nous allons analyser est la première Catilinaire de Cicéron, prononcée devant les sénateurs de Rome, convoqués au temple de Jupiter Stator, le 8 novembre 63 avant Jésus – Christ. Ce discours était dirigé contre Catilina, alors soupçonné de fomenter un coup d’Etat pour renverser la République Romaine.
Il nous faut préciser que le discours tel qu’il a été retranscrit n’est probablement pas le même que celui qui fut prononcé devant les pères conscrits, car, au contraire de l’époque contemporaine, l’improvisation était la règle dans l’éloquence politique contemporaine.
Dans l’exorde de son discours, Cicéron ne prend pas la peine de capter la bienveillance des sénateurs et commence son discours en interpellant directement Catilina. Cicéron commence donc sa plaidoirie immédiatement en accusant Catilina.
Cet essai d’intimidation fait partie de la stratégie de Cicéron qui, faute de preuves tangibles, veut pousser Catilina à rejoindre les rebelles.
L’argumentation de Cicéron, si elle suit dans les grandes lignes le schéma classique du discours, surprend par la violence de l’exorde. Dès l’ouverture du discours, le ton est donné : c’est celui de l’invective, traduisant l’indignation de l’orateur contre les projets de Catilina, tels qu’ils se sont succédés. L’entrée en matière in medias res1 , d’une particulière violence, a pour objet de prendre par surprise Catilina, directement pris à partie par une série de trois brèves interrogatives (quousque, quamdiu, quem ad finem).
Cicéron a la volonté de frapper les esprits et de prendre à témoin non seulement Catilina, mais aussi les sénateurs. Le ton qu’il utilise est donc véhément, plein d’emphase, violent, à la mesure