plan jacques le fataliste
Comment, malgré un incipit difficile à suivre, l’auteur arrive-t-il à intéresser le lecteur ?
I) Un incipit qui joue avec les codes romanesques
a) Statuts particuliers du narrateur et du lecteur
1) 1er paragraphe = impression de dialogue entre deux voix inconnues : une voix curieuse pose des questions sur le contexte, sur ce qu’il se passe et ce qu’il s’est déjà passé -> représentation du lecteur
2) L’autre voix suggère au lecteur qu’il vaut mieux se poser des questions philosophiques plutôt que sur des histoires comme celles-ci, ce qui est contraire aux codes du roman « Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? ». On en déduit qu’il s’agit du narrateur, et peut être même de l’auteur : Diderot, philosophe des Lumières.
b) Des questions laissées sans réponse
1) sur les personnages : « Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde », aucune information apportée, pas d’identité non-plus : « Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe ? », seule connaissance par le titre du livre et les répliques « Le Maître », « Jacques ».
2) sur le lieu : « D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? », origine et destination des personnages inconnues, comme s’ils étaient nulle part
3) sur l’intrigue : « Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien.. », pas d’informations précises non plus.
-> Révolution dans le monde du roman : le lecteur pose des questions légitimes, impossible pour lui de croire à l’histoire s’il est dedans. Les repères spatio-temporels, la présentation des personnages et le début de l’intrigue sont absents dans cet incipit.
c) Des références au théâtre
1) présentation de théâtre (à partir de la ligne 6) ce qui crée un genre hybride. Il est difficile de suivre pour le lecteur car il y’a deux dialogues mis en abyme : le dialogue entre le lecteur et le narrateur appartient au réel alors que celui