Plein ciel de victor hugo: (v247-v270)
INTODUCTION :
La légende des Siècles (1859) est un très grand texte poétique qui rassemble en de petites épopées les grandes figures mythiques de l’histoire de l’humanité. D’une légende à une autre et d’un siècle à l’autre, Hugo cherche à dessiner l’épanouissement du genre humain pour montrer que l’on passe des temps obscurs au progrès de l’humanité et du savoir.
L’extrait fait partie d’un long poème de 722 vers de La légende des siècles, appelée vingtième siècle. Si le poème s’intitule « Plein ciel » c’est qu’Hugo a été frappé durant l’hiver 1850 par le projet d’un ballon dirigeable par l’ingénieur Pétain et l’année suivante par un vol en ballon propulsé par un moteur à vapeur. Pourquoi pouvons-nous dire que le poète donne à cette invention l’ampleur d’une épopée du Progrès dans son poème en alexandrins ?
Le texte se décompose en trois mouvements :
-le premier mouvement : l’homme navire : v247 à 254
-le deuxième mouvement : la sainte révolte : v255 à 264
-le troisième mouvement : matière, mal, fatalité : v265 à 270
I-L’homme navire : v247 à 254
Les vers de 247 à 254 qui débutent cet extrait de « plein ciel », isolés entre deux blancs, répondent point par point à la définition du navire:
Ce n'est pas un morceau d'une cime ; ce n'est Ni l'outre où tout le vent de la Fable tenait ; Ni le jeu de l'éclair ; ce n'est pas un fantôme Venu des profondeurs aurorales du dôme ; Ni le rayonnement d'un ange qui s'en va, Hors de quelque tombeau béant, vers Jéhovah. Ni rien de ce qu'en songe ou dans la fièvre on nomme. Qu'est-ce que ce navire impossible ? C'est l'homme.
On remarque que le début d’« Eviradnus » nomme son héros sur le même rythme et selon le même schéma, en sept vers également isolés par deux blancs : Ce n’est pas une bête en son gîte éveillée, Ce n’est pas un fantôme éclos sous