Poesie
Le poème « Automne malade » est extrait du recueil Alcools, publié en 1913 par G. Apollinaire. Ce poème est écrit en vers libres et sans ponctuation, selon une technique commune à tous les poèmes d’Alcools. Il évoque le thème traditionnel de l’automne, saison liée à la nostalgie, la souffrance ou la séparation. Dans ce poème, Apollinaire s’adresse directement à l’automne, sa « saison mentale » qu’il aime et qui correspond à ses sentiments. Son poème est donc lyrique et ressemble à une déclaration amoureuse. Pour autant, cette déclaration n’est pas dépourvue de nostalgie, l’automne étant associé à une mort prochaine et au temps qui passe.
Comment G. Apollinaire renouvelle-t-il l’expression de la nostalgie liée à l’automne ?
I. Un poème d’une grande musicalité.
Ce poème unit les ressources d’un lyrisme traditionnel et une versification moderne et libre qui s’adapte aux mouvements de l’âme du poète. 1. L’automne ; une saison musicale
L’automne émeut par ses rumeurs vers 14 ; « que j’aime tes rumeurs » que l’on entend dans tout le poème :
Vers 2 : alliance de sonorités reprenant celles de l’ouragan (« Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies »
Thème du vent repris au vers 16, dont le souffle est alors comparé à des pleurs.
Brame des cerfs aux lisières lointaines qui rappelle Vigny, poète romantique qui évoque la tristesse des bruits de la forêt :
« J'aime le son du cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille. » (« Le cor »)
2. Un lyrisme romantique
Ce poème est empreint à certains moments d’un lyrisme romantique très traditionnel :
Ainsi la splendeur d’une métrique plus régulière et ample n’est pas totalement abandonnée, on entend encore résonner dans ce poème un lyrisme très expressif :
« Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs »