Poix
Guy Delforge, maître parfumeur
Dans le ventre de la citadelle de Namur où il a établi ses quartiers, l’artisan parfumeur Delforge fait mûrir parfums et projets. "Tout est parti d’un coup de cœur. Rien ne me destinait à devenir parfumeur", raconte Guy Delforge. Cet homme a installé son atelier des senteurs dans les entrailles de la citadelle de Namur. "Je suis économiste de formation. J’ai travaillé durant une vingtaine d’années pour la brasserie Artois à Louvain en tant qu’attaché à la direction générale. Je donnais des conseils de gestion et j’ai poursuivi cette activité en indépendant dès 1983. Deux de mes clients m’ont consulté. Ils avaient une petite activité d’import-export d’huiles essentielles, mais leur vie professionnelle prenait une autre direction. Ils m’ont fait découvrir leur extraordinaire passion. Cela a été une révélation, un choc, un coup de cœur. J’ai racheté leur activité. J’ai travaillé en indépendant complémentaire dans ce domaine. Et je me suis fait aider par des spécialistes. Mais j’ai surtout appris le métier en travaillant et en expérimentant. J’ai lâché, petit à petit, mon job de conseil pour ne plus me consacrer qu’à la seule parfumerie vers 1991-1992."Cet enthousiasme pour les senteurs a été terriblement dévorant. "Ma maison s’était entre-temps transformée en laboratoire, même la piscine était devenue une cave de macération", sourit Guy Delforge. "Mon épouse m’a fait comprendre qu’il fallait trouver une solution… En attendant, les premiers flacons de parfum étaient commercialisés. J’avoue que cela n’a pas été facile. Je n’ai pas gagné d’argent avec cette activité jusqu’en 1998. Nous y avons en outre investi pas mal d’économies. Mais si je suis un rêveur impénitent, ma formation d’économiste me fait garder les pieds bien sur terre. Et je n’ai jamais eu les comptes dans le rouge." L’activité est aujourd’hui solide. La notoriété est assise. La société anonyme écoule plusieurs milliers de flacons